Choix des matériaux

Les matériaux de construction et d’isolation sont aujourd’hui très nombreux et divers sur le marché. Le maître d’ouvrage, en réflexion pour une construction ou une rénovation,  est donc amené à faire des choix. Que privilégier lors du choix des matériaux : performance thermique, impact sur la santé, contraintes de mise en œuvre, coût, etc. ? Au regard de l’urgence de limiter nos émissions de GES (gaz à effet de serre), isoler sa maison est la priorité, c’est-à-dire privilégier :

– Une isolation qui génère des bâtiments confortables et économes.

– Une isolation qui permette des bâtiments sains.

– Une isolation qui utilise des « éco-matériaux » ou matériaux « bio sourcés »

Et concernant le bâti ancien, quels matériaux choisir ?

L’émission du CLER « Les clés de la rénovation » à ce sujet

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1. Critères de choix des matériaux de construction et d’isolation

Comment évaluer la qualité thermique d’un isolant ?

La qualité thermique d’un isolant peut être exprimée par différents critères et unités physiques :

 

  • La conductivité thermique λ (lambda) (W/m.K) : c’est la propriété qu’ont les corps de transmettre la chaleur par conduction, convection et rayonnement. Plus le λ est petit, plus le matériau est isolant.

 

  • La résistance thermique R (m²K/W) : c’est la résistance du matériau au passage de la chaleur.  R = e/ λ

 

  • Le coefficient de transmission thermique U (W/m².K) : c’est la capacité d’une paroi à laisser passer la chaleur.  U = 1/ R

Autres critères pour le choix d’un isolant

Afin de choisir le matériau adapté à l’usage, il existe d’autres critères à prendre en compte :

  • La capacité hygroscopique : faculté du matériau à absorber le surplus de vapeur d’eau (air humide) et à le restituer.
  • Le coefficient de résistance à la diffusion de la vapeur d’eau µ : plus µ est élevé, plus la résistance est grande.
  • La résistance à la diffusion de vapeur d’eau Sd est très souvent indiquée sur les matériaux d’isolation et sur les membranes techniques (Sd = µ x épaisseur) Il indique une épaisseur de lame d’air équivalente. Plus le Sd est grand, plus le matériau freine le passage de la vapeur d’eau.
  • Le déphasage : durée entre le moment où la T° est la plus élevée à l’extérieur du bâtiment et celui où elle est la plus élevée à l’intérieur du bâtiment. Il est important de prendre en compte le déphasage dans le choix des matériaux en isolation de toiture notamment (afin de limiter les surchauffes estivales).
  • L’inertie : capacité de stockage thermique des matériaux. Les matériaux « lourds » ont beaucoup d’inertie : la pierre ; le béton.

2. Gestion de l’humidité dans les parois

L’étanchéité à l’air devient un point incontournable de la performance thermique du bâtiment d’aujourd’hui. Néanmoins, il est possible de concilier étanchéité à l’air et perspirance, notamment grâce à l’utilisation de membranes techniques spécifiques.

Quelle membrane technique pour quel usage ?

Les pares-vapeurs et freins-vapeurs protègent l’isolant de l’humidité ET assurent l’étanchéité à l’air du bâtiment. Ils doivent donc êtres posés avec soin.

Le Pare-pluie
Il se pose en sous-toiture ou en face extérieure d’un mur ossature bois et assure l’étanchéité à l’eau (ses propriétés sont similaires à celles d’une veste « gortex »).   Sd = 0.18
Il se présente sous deux formes différentes : en film souple ou en plaques rigides (type agepan traité pare-pluie).

materiaux Écran souple de sous-toiture

Le Pare-vapeur
Il empêche le passage de la vapeur d’eau dans l’isolant. Il se place côté intérieur du bâtiment. Sd > 10 m

 

Le Frein-vapeur
Placé à l’intérieur du bâtiment, il assure l’étanchéité à l’air du bâtiment, il freine le passage de la vapeur d’eau (il est utilisé lorsque l’on conçoit des murs respirants).    Sd = 1 à 5 m

Le Frein-vapeur « intelligent » ou hygrorégulant
Placé à l’intérieur du bâtiment, il a la capacité de s’ouvrir plus ou moins au passage de la vapeur d’eau selon les conditions de T° et d’humidité relative de part et d’autre de la membrane.
0.6 > Sd > 4 m

materiaux
 Frein-vapeur en ossature bois

Les experts sont prudents

En construction neuve, comme en rénovation, l’ISOLATION PERFORMANTE est primordiale. Il faut cependant tenir compte de la régulation de l’HYGROMETRIE dans la maison, pour le confort des habitants comme pour la durabilité des matériaux. En effet, les matériaux d’isolation et de construction sont plus ou moins sensibles à l’humidité, et la présence d’eau dans le matériau peut être source de détérioration avec le temps (diminution du pouvoir isolant, destructuration, moisissures, etc.). Les sources d’humidité sont multiples mais l’une d’elles est particulièrement importante : la vapeur d’eau présente dans l’air intérieur. Elle est générée par les personnes en activité (respiration, douches, cuisine, etc.) et peut se condenser sur ou dans les parois.

 

Lorsque la vapeur d’eau traverse une paroi, en hiver, sa température baisse progressivement de l’intérieur vers l’extérieur. A une température donnée, cette vapeur atteint le point de rosée et se condense (en eau liquide). C’est cette eau qui peut provoquer des dégradations.

Les matériaux sont plus ou moins sensibles à l’humidité. Lorsque l’on fait le choix d’isoler par l’intérieur (technique de construction majoritaire en France), le point de rosée se situe alors au cœur du mur. Il faut donc une mise en œuvre PARFAITE du pare-vapeur, ceci afin de protéger l’isolant.

Pour aller plus loin :
  • « L’isolation thermique écologique » édition Terre Vivante (ouvrage disponible à l’ASDER)