Autoconsommation d’électricité photovoltaïque

Le concept d’autoconsommation* photovoltaïque (PV) est au-devant de l’actualité depuis le début de l’année : « On peut consommer sa propre production solaire », nous dit-on ! Dans les faits, cela est possible depuis le début du PV.
La nouvelle réglementation (LOI n°2017-227 du 24/02/2017 et Décret du 28/04/2017) ouvre- t-elle réellement des opportunités pour ceux qui s’interrogent sur un futur équipement PV ?

Ce dossier ci-dessous (version complète en pdf à télécharger) s’adresse aux particuliers dans le contexte résidentiel raccordé au réseau de distribution (et non en site isolé).

* La loi dispose que l’autoconsommation individuelle est le fait pour un producteur, dit autoproducteur, de consommer lui-même et sur un même site tout ou partie de l’électricité produite par son
installation.

1.Les trois types de valorisation

Cette présentation se situe sur un terrain réglementaire et économique : l’électricité solaire peut être valorisée de trois manières distinctes du point de vue du flux financier (du point de vue physique, l’électricité suit toujours le plus court chemin : l’électron est donc toujours valorisé en autoconsommation.)

Vente totale

Vente totale de l’électricité à EDF Obligation d’Achat ou une régie locale. Option la plus largement pratiquée en raison du tarif d’achat appliqué au kWh solaire, supérieur au prix du kWh acheté au réseau (dit en soutirage). Comme son nom l’indique, toute la production solaire est vendue. Les recettes générées par les kWh vendus n’influent pas sur le montant de la facture de soutirage.

Autoconsommation partielle avec vente de surplus

Seuls les kWh produits non consommés instantanément sont vendus au réseau. Auto-consommer partiellement réduit le montant du soutirage et génère des recettes de vente. Cette formule est actuellement moins intéressante pour les producteurs car l’économie est moindre en auto-consommant des kWh qu’en les vendant au réseau.

 

Autoconsommation totale

Ce terme peut porter à confusion. Il faut le comprendre «sans injection au réseau». Aucun frais de raccordement, ni TURPE, ni fiscalité, ne s’applique dans ce cas.

Une simple  convention  lie le producteur- autoconsommateur et le réseau de distribution (ENEDIS) en l’avisant de l’existence d’une installation photovoltaïque

2. Après différentes simulations, comparaison des options ...

La vente en totalité au réseau avec une installation intégrée au bâti demeure à ce jour l’option la plus intéressante économiquement. Fin 2018, la prime d’intégration au bâti disparaissant, le tarif d’achat devrait se situer entre 15 et 18 c€. En contrepartie l’investissement sera moins élevé car plus simple en pose.

La vente de surplus est moins rentable actuellement. Le tarif d’achat est fixe durant 20 ans, la partie non auto-consommée génère une économie sur un kWh coûtant environ 15 c€ à ce jour. Par contre fin 2018, après disparition de la prime d’intégration au bâti et du fait de l’augmentation du kWh réseau, la vente de sur- plus devrait progressivement approcher la rentabilité de la vente en totalité.

L’autoconsommation totale n’a de sens qu’en se limitant à quelques centaines de watt (maxi 1 kWc) et sans stockage afin d’approcher les 100% d’autoconsommation. Au-delà de cette puissance, une fois alimentées, les veilles des appareils et quelques consommateurs diurnes, on se trouve en excès de production pouvant générer des frais sans pour autant assurer de recettes.

Conclusion

Quelques conseils :

  • Ne jamais signer un bon de commande photovoltaïque ou aérovoltaïque sans avoir plusieurs propositions.
  • Comparer la rentabilité des différentes configurations. Pour cela, prendre contact avec son Espace Info Énergie, c’est gratuit !
  • Comprendre que la part auto-consommée de la production solaire dépend étroitement de  son mode de fonctionnement : plus les consommations peuvent être décalées en journée, plus la production solaire est valorisée.
  • Refuser toute proposition vous promettant «lautonomie énergétique» surtout si elle repose sur un stockage sur batteries ou une complémentarité de plusieurs énergies, type « éolienne+PV ».
  • Refuser toute proposition de type « PV + pompe à chaleur » ou « PV + chauffe-eau thermodynamique »

Agir en faveur de la transition énergétique :

L’électricité photovoltaïque est un outil pertinent et incontournable de la Transition Energétique. Soutenir sa diffusion sous différentes formes :

  • Soit en s’équipant individuellement en vente de la totalité (ou surplus d’ici quelques années) de la production.
  • Soit en participant et investissant dans des projets collectifs citoyens (par ex Energie Partagée, Centrales Villageoises Photovoltaïques, Solaire d’ici…)